Héritage en partage ou la mémoire des mo(r)ts. La Liste Goncourt – le Choix de l’Université de Bucarest 2024
DOI:
https://doi.org/10.31178/RCSDLLF.13.6Rezumat
Des cécités, des silences et amnésies pour ne plus voir l’horreur, pour ne plus en parler et ne plus s’en souvenir, peur de ce que les affres des guerres de toutes sortes peuvent laisser en héritage, longue plongée en apnée dans l’inconnu des histoires dont les traumatismes se transmettent d’une génération à l’autre ouvrant les territoires d’un vide qui (d)écrit l’identité d’un individu en manque de ses mo(r)ts, manque s’avérant pire que la mort même : « c’est lorsqu’elles gisent sans mots que nos histoires deviennent dangereuses ». Car le silence dans lequel on s’engouffre ne suffit jamais et ne guérit personne et, si dure qu’elle soit, la vie « fait moins mal quand on la vit avec des mots », des mots essentiels qui, transmutant la matière en autre chose, participent à une alchimie miraculeuse et sont appelés à « réparer le monde », ressuscitant la mémoire des morts et leur donnant des mots, donc des voix.